lundi 13 juin 2011

Cyclo de paquet dans toute sa splendeur!

Mercredi prochain je retourne en mer du nord (Norvège) pour une bonne dizaine de jours : Depuis que ce périple est calé dans mon planning, j’avais en tête de tenter de participer à une cyclo, histoire d’exploiter mon honnête condition physique du moment avant que cette nouvelle parenthèse nordique ne l’entame. En consultant le calendrier des cyclosportives, je me suis vite rendu compte que je n’allais pas avoir grand chose à me mettre sous la dent pour ce week end de Pentecôte, dernier créneau possible avant mon départ… Les 3 ballons m’auraient bien tenté, mais une réunion planifiée depuis longtemps sur Paris vendredi après midi ne me permettait pas de me joindre à vous pour le voyage. C’est donc sur une cyclo Bretonne (La Jean-François Rault – Atout cœur à Lamballe) que mon intérêt s’est porté. Tout comme les 3 ballons, l’épreuve avait le mérite d’avoir lieu samedi. Perso, je trouve ça difficile de courir le samedi, parce que cette journée fait office de ‘tampon’ en permettant d’évacuer les fatigues de la semaine (Bon je sais, ce scénario a quand même l’intérêt de ne pas flinguer totalement le we en famille : rien n’est simple…). Quoi qu’il en soit, en me changeant dans ma bagnole samedi matin à la fraîche, j’ai vraiment eu l’impression de passer directement de mon costard cravate de réunion à mon maillot fushia !
Le parcours annonçait 1200m de dénivelé : ça paraissait évidemment faiblard mais je me disais qu’à travers 2, 3 belles bosses bien placées, il y aurait peut-être moyen de s’amuser. Belle désillusion au final, puisqu’au bout de 130kms de l’épreuve il a bien fallu que je me rende à l’évidence : je ne mettrai pas une fois le petit plateau dans cette cyclo !
Je vous passe les détails sur le coté très compact du peloton au début (l’organisation annonçait 1000 participants sur les différents parcours), la traditionnelle première heure de folie et les non moins traditionnelles chutes collectives…
Petite parenthèse d’ailleurs à ce sujet : J’ai encore assisté à des gamelles toutes plus improbables les unes que les autres et je m’interroge vraiment sur le comportement de certains. Je n’arrive plus à attribuer tous les beaux vols planés auxquels j’assiste à la fatalité de la discipline : Il y a quand même beaucoup d’inconscience, de maladresse ou de problème de concentration dans les pelotons des cyclos.
Pour en revenir à l’épreuve, il n’y a donc aucune bosse significative sur le parcours : Les seuls difficultés auront été le vent et …un tout jeune 1ère catégorie de l’équipe espoir Sojasun (Vincent Colas) qui à lui seul, aura tout fait péter en roulant fort pendant 20kms. Quand il s’est calmé le p’tit gars, je me suis retourné et nous n’étions alors plus qu’une vingtaine!
Par la suite, je vais participer à la bonne marche du groupe en imprimant parfois de bons relais; Cela est d’autant plus motivant que nous reprenons l’échappée de 4,5 gars à environ 20 kms de l’arrivée. A ce moment là, je sais que si je reste passif je ferais anonymement dernier du groupe car je n’ai pas l’intention de faire le sprint en cas d’arrivée groupée. Je sais aussi que si je dois tenter quelque chose, c’est maintenant car aux 10kms ça sera trop tard.
A 15kms de l’arrivée, j’attaque donc sèchement en prenant 50m au groupe mais tout le monde réagit et je suis revu après 2kms. J’en ai encore sous la pédale, alors je remets ça 1 km plus loin en constatant que cette fois ci tout le monde se regarde derrière …
Je donne tout ce que je peux dans la petite bosse qui suit, histoire de creuser un peu plus l’écart et peut-être disparaître de la ligne de mire des poursuivants. C’est d’ailleurs fait, car on entame quelques kms de routes sinueuses et quand je me retourne je ne vois personne. A 10 kms de l’arrivée j’ai pris environ 200m sur le groupe. Je suis assez grisé d’avoir les motards et une voiture à ma disposition pour m’ouvrir la route… En recherche d’efficacité, j’ai la bouche grande ouverte, je ne fais que bouffer du bec de selle, j’écarte les cuisses pour soulager mes quadriceps. Je sens que je suis aussi moche que Michel Pollentier (wikipédia pour les jeunes...) sur mon vélo mais je m’en fous … Pour avoir la meilleure trajectoire, je gueule sans délicatesse sur les cyclos du petit parcours que je rattrape, et là aussi je m’en fous un peu… Je vois le panneau ‘arrivée 5 kms’ et je suis toujours en tête. Je commence a y croire même si je me dis que sur 1 tel parcours ça ne peut pas être possible. A 4kms dans une légère descente en ligne droite et à 60km/h, j’ose me retourner et là je vois à 50m derrière le groupe en file indienne en train de fondre sur moi. J’insiste quand même mais à 3kms de l’arrivée je suis rattrapé. Je m’accroche jusqu’à la flamme rouge et puis je laisse filer le groupe s’expliquer dans les rues sinueuses de Lamballe.
Je ne regrette rien car j’aurai vécu quelques minutes intenses sur le vélo que je ne suis pas prêt d’oublier. Pour une ‘cyclo de paquet’ comme celle là, ce n’était pas forcément attendu.

4 commentaires:

  1. De fait quand on est bien, tout est bon à prendre.
    Moi le grimpeur j'ai fait une de mes plus belles cyclos en Champagne (La pétillante 1993)sur un terrain qui de prime abord ne me convenait pas vraiment. Je me suis retrouvé en contre avec Xavier Blot à 20km de l'arrivée à 45km/h... et on a frôlé l'échappée matinale (on a fait 6 et 7). Un grand souvenir.

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  2. Alors moi, je m’use la santé à raconter des histoires de promenade, de pique-nique, de rendez-vous bucolique à la fraîche. Mr J.B., lui, il rigole pas, quand il y va, il y va pas pour rien. Je ne sais pas ce qui me retient de m’inscrire à la FFCT. Tout ça pour dire bravo sans oser le dire. La classe …

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  3. Impressionant, comme dit Michel la grande classe! il suffit que JB sorte une fois et il fait mouche - ou presque et avec panache. Bravo! Benoît

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  4. Joli boulot Capitaine ! j'y ai cru comme toi... ;)
    Même habillé en Schleck version XL, je ne rigolerai plus, promis. J'adore
    ;)

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