mercredi 17 octobre 2012

PLANETE MIA

Les derniers exploits de JB dans le sud :
 
"La semaine dernière (du 2 au 7/10), les aléas professionnels m’ont amené à passer quelques jours dans le Gard (sur le site de Marcoule pour ceux qui connaissent). Pour l’occasion, j’avais descendu mon vélo, conscient que j’allais connaître mes derniers instants en cuissard et maillot court avant… Avril 2013 (oui je sais ça fait long).
Là-bas, les températures flirtaient encore allègrement autour des 25°. Seuls les couchers de soleil étrangement précoces, le silence des cigales, l’agitation dans les vignes pouvaient fournir quelques indices…
Au sujet des journées qui rétrécissent, je me suis d’ailleurs fait une petite frayeur en me tapant dans le noir le dernier tiers de la descente du Ventoux. Quittant Marcoule un soir en voiture sur le coup de 17h, l’idée m’a pris d’aller saluer une dernière fois cette année le géant de Provence en projetant une ascension sèche depuis le versant nord.

A 18h, je me gare sur un petit parking à l’entrée de Malaucène. A 18h15 j’attaque l’ascension. Je le connais par cœur celle-là : je sais comment il faut doser, quand il faut se cracher dans les pognes avant les passages difficiles, quand il faut jouer du dérailleur. Je sais aussi que ce col est sans indulgence : si la condition n’est pas là et qu’on a le malheur de s’obstiner, on ressemble plus à un pochtron à 2.5g qu’à un cycliste. Je ne suis pas dans cette situation ce soir-là, je suis bien et mon corps accepte de travailler longtemps à haute intensité : cet imbécile comprend enfin après des mois d’entraînement ce que cela veut dire! Les sensations cyclistes ressenties sont celles que l’on guette toute l’année; celles qui font accepter les sorties dominicales dans la grisaille hivernale. Dans la caillasse et la fraîcheur des 3 derniers kms je me dépouille pour franchir le sommet après 1h18 d’effort. Je suis dans mes temps de référence de 2010 et l’idée que je n’aurais peut-être plus l’occasion de le monter aussi bien de ma vie me traverse l’esprit... Passées ces quelques secondes de réflexion, retour à la réalité: il est déjà plus de 19h30 et la pénombre est déjà bien installée. J’enfile mes manchettes, referme mon gilet et me lance dans la descente. Au Mont Serein 6kms plus bas, le soleil a complètement disparu à l’ouest derrière les montagnes de l’Ardèche. Une petite demi-heure plus tard il fait nuit noire, mes patins de frein sont complètement rongés mais je suis soulagé de retrouver enfin la civilisation sur Malaucène, grelottant tel un Parkinsonien avec les doigts et la nuque complètement tétanisés. Je sais que je dois rester dans le Gard jusqu’à samedi et au regard des bonnes sensations recueillies sur les pentes de Mont Ventoux (pendant l’ascension….), l’idée de tenter 1 participation le dimanche à la Marseille Cyclo Classic fait son chemin (surtout que la météo est annoncé au top). Je reste malgré tout indécis car côté famille, je sais que j’ai grillé tous mes jetons 2012 d’épreuves cyclosport (6 au total)… Bref, malgré cette petite contrariété conjugale à gérer je suis quand même ce dimanche 7/10/2012 au départ de cette Marseille Cyclo Classic ! Cette cyclosportive est récente (c’était la 3ème édition) et présente l’originalité de voir son départ-arrivée sur un vélodrome dans Marseille (Vélodrome des Olives). L’autre originalité de cette cyclo (mais qui n’est pas unique) est d’être une épreuve à handicap avec des départs différés en fonction de l’âge (des plus vieux aux plus jeunes). Le départ fictif est donné au vélodrome; Quelques kms après, tout le monde s’arrête pour laisser place au départ réel. Il fait déjà chaud et je décide de rouler un peu pour m’aérer avant le départ des 40-49 ans. Un gars en belle tenue Orange du club de Miramas en fait de même et m’apostrophe (classique pour un VS Racer …) « Et Versailles tu n’as pas fait le déplacement juste pour venir ici quand même ? » (je ne me souviens pas si sa question était ponctuée d’un « putain » ou d’un « connasse » à la fin). Je lui explique la situation et nous échangeons ensemble : il a 41 ans, il est en 2 ffc et c’est le vainqueur de la 1ére édition. Un coureur maillot tricolore sur les épaules vient nous rejoindre, c’est Marc Faure un champion de France master ffc en titre. Le gars de Miramas me chuchote que ce Faure rafle tout actuellement dans le coin et qu’il est vraiment venu pour gagner. Il m’égrène aussi une série de bons coureurs de notre tranche d’âge et conclut en me disant que les 40-49 ans c’est la catégorie de la mort sur cette épreuve...

Rien de très surprenant en fait, puisque l’on sait que les 40-49 ans forment le gros des troupes dans les cyclos. La formule par handicap aura peut-être incité les bons à venir car ils peuvent tirer leur épingle face aux jeunes sur la distance de cette cyclo (seulement 110kms).
Le départ de l’épreuve n’a rien de très surprenant : « As usual » ça visse comme des sauvages avec le compteur constamment dans les 45-50km/h… Tu parles d’un peloton de vieux !
Rapidement la première difficulté se présente : une côte aux pentes assez douces mais extrêmement sinueuse (pas à l’aise dans les virages le gars…) et surtout montée à un train d’enfer. Ça explose de tous les côtés mais je m’en sors et j’arrive au bout de 2,3 kms d’ascension à me replacer aux avant-postes. Je vois quelques frétillants (dont le fameux Marc Faure) qui haranguent le groupe à toujours rouler plus vite; même si cette excitation n’est pas faite pour me rassurer je prends quand même quelques relais avant le sommet. Seulement 10kms ont été parcourus mais nous sommes seulement une quinzaine à basculer ensemble au sommet avec un écart déjà bien conséquent sur l’arrière. En tout cas, l'heure n'est pas encore venue de ralentir : les plus costauds semblent vouloir prendre le plus rapidement possible les commandes de la course en rattrapant les anciens et à l'opposé, se mettre hors de portée des jeunes fougueux partant derrière nous (l’année dernière Thomas Rostollan -AVC Aix- avait gagné).
La 2ème difficulté arrive assez rapidement, et dès l’entame de la pente un gars de VC La pomme en remet une couche; 5 autres sautent dans sa roue. Je suis spectateur et je me tâte : j’y vais ou pas ?
Le cardio dans les 160 depuis le début, la méconnaissance du parcours m’incitent à rester prudent même s’il paraît évident que ce sont les plus forts qui sont partis. Après coup je me dis que j’aurais peut-être dû m’arracher 3 minutes pour y aller car cette 2ème bosse n’était pas si longue en fait. Je me retrouve donc dans le contre derrière. Nous roulons bien et quelques anciens rattrapés viennent ponctuellement se joindre à nous. L’épreuve met le cap au nord vers la montagne Saint-Victoire : le parcours est lumineux et très sympathique. Nous longeons le versant sud de la Sainte-Victoire d’Ouest en Est, ce qui donne l’occasion de se taper une belle bosse qui réduit le groupe de moitié (nous ne sommes plus que 5).
S’ensuit alors une longue portion de plat avec un fort vent latéral (fallait vraiment bien tenir le guidon) que nous avalons à très vive allure. Le peloton principal des cinquantenaires est alors rejoint et je sens qu’une sorte d'apathie contagieuse s’installe dans le groupe. Je profite donc de petites bosses casse-pattes pour partir vent dans la gueule avec un autre quarantenaire. Nous creusons le trou rapidement et il reste 40kms à parcourir. J’assure le tempo dans les bosses mais une descente délicate me cause bien des soucis et des efforts pour rester avec mon compagnon de fugue... Malgré cela nous arrivons ensemble au pied de la dernière (et vraie...) difficulté de la journée. L’ascension dure plusieurs kms et est assez rude même si la pente s’adoucit par endroits. A 1km du sommet mon collègue m'apostrophe : « Attention tu perds un tube! ».
Je ne comprends pas vraiment sa remarque mais je ne lui réponds pas. Mon cerveau n’est plus très vaillant après tous ces efforts, je décide donc de m’accorder quelques secondes de réflexion avant de lui renvoyer que je n’ai pas compris. Rapidement je mets ma main sur les poches de mon maillot pour voir si un tube-gel n’est pas en train de se faire la malle : que nenni. Je remonte alors à sa hauteur et finis par lui lâcher que je n’ai pas compris ce qu’il m’a dit.
Alors là clairement il me répète
« - Attention dans le haut c’est PEINtu
-Ah, pentu !
-Oui, PEINtu !»
Décidément, à ne jamais capter ce qu’on me raconte je vais finir par passer pour l’abruti de Versailles sur les épreuves du sud-est !!
Retour à la cyclo avec le haut de cette dernière difficulté, il reste 15kms et je suis actuellement 11ème : il y a devant moi 6 40-49, encore 3 50-59 et 1 femme ! (Magdalena de Saint-Jean). Malheureusement, après 1 km de descente 2 jeunes et quelques quarantenaires opportunistes nous rattrapent. Je suis lâché dans la descente vers l’arrivée (au final ce groupe arrive pour la 8ème place). Scénario con mais classique pour moi… Les 5 derniers kms dans la circulation de Marseille sont infernaux. J’arrive presque à être soulagé de ne pas être à la bagarre avec le groupe devant car ça devait être rock’n roll le slalom entre les voitures… Je finis tranquille mais entier et finalement content de cette escapade cycliste Marseillaise (22ème au scratch).
Rideau sur 2012, vive 2013 !"
 
Bien content du récit de JB, tant sur la forme que sur le fond. Il enrichit notre petit blog de ses expériences linguistiques et sportives toujours au top.
 
Afin de couper la routine et de profiter de l'inter-saison, je propose une sortie spéciale à Longchamp. Si ce haut lieu du cyclisme parisien est très fréquenté par certains, d'autres n'y ont jamais mis leurs roues. Il est temps de remédier à cette lacune. Je propose donc un rendez-vous exceptionnel à la Mairie de Versailles le samedi 20 octobre à 9 h. Nous nous rendrons à Longchamp en convoi pour montrer le maillot. Chacun pourra tourner à sa guise, à la vitesse et pendant le temps qu'il souhaite.
Le lendemain il y aura l'AG, le rendez-vous du dimanche aura donc lieu le samedi ...
C.Q.F.D.
 

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