samedi 26 février 2011

L'AMICALE DES POETES MECONNUS

J'ai pris le train hier. Dimanche dernier aussi. Sur celui-là, j'étais le dernier wagon et je crois qu'à un moment le crochet a cédé. Pour hier, c'était plus confortable, quoique je n'arrive pas à m'habituer à cet orange dégueulasse des sièges RATP. Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais en fait j'allais à Paris. Ca n'a pas loupé, entre Antony et Bourg la Reine un petit bonhomme à casquette, légèrement ventripotent et sobrement vêtu, nous entreprit : "B'jour M'sieurs dames, ça n'a pas l'air, mais je suis dans la galère ...". Calé dans mon siège, mon cerveau se rallume : "merde, un poète, je croyais que j'étais le dernier" et j'écoute mon Homère de banlieue débiter son Iliade et son Odyssée. Je ne suis pas déçu, on est dans la même catégorie. Son laïus terminé, mon ami, que dis-je mon frère, défile lentement entre les rangs, de siège en siège, en tendant un paquet de cigarettes vide. Moi qui ne donne jamais, je cherche mon porte-monnaie. Solidarité littéraire sans doute. A ma grande suprise, la moitié du wagon avait fait de même. Notre rimeur de mirliton fit un malheur. Il a frisé la standing ovation. Comme quoi, il y a encore de beaux jours pour les vers fêlés. Il faudrait que je m'y remette. Dès que je suis dans la dèche, je m'y recolle. Si ça ce n'est pas de la belle histoire, il n'y a plus qu'à tirer l'échelle.
Sur ce, dimanche 27/02, 8 h 30 Voisins.

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