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jeudi 21 juillet 2011
L'ETAPE DU TOUR ou DE PIRE EMPIRE
Ca a eu lieu. Les mots me manquent pour commenter, je passe le flambeau à Hervé :
"Les grognards,
Nous avons connu le D Day de la Claudio Chiappucci, nous aurons désormais la campagne de Russie de l'Edt Acte 2.
A l'aube, telle la grande armée, les grognards du VS s'élancent la fleur au fusil d'Issoire avec la certitude de mettre au pas les impudents adversaires. On s'attendait à ce que cela flingue dès le
début avec comme d'habitude des escarmouches de partout, nous avons eu en fait une gentille randonnée de 40km dans la vallée sans aucune difficulté, faut dire que notre armée avait fière allure avec
Eric en guise d'avant garde en tête du peloton.
Premier combat lors de la cote de Massiac, peu de morts, peu d'écarts, peu de sélection, personne de rend les armes. Le combat est plus loin.
Plus loin donc, trop loin, les hauts plateaux du Cézalier : 30km avec un vent de 50km/h de trois quart face, des litres et des litres d'eau sur la tête avec en prime quelques kilogrammes de grélons,
les températures chutent inexorablement, c'est donc ici que la sélection se fait, que les organismes s'usent et que le moral vascille...C'est sur ces plaines hostiles que de nombreux combattants
jettent déjà les armes, abandonnant leur vélo sur le bord de la route pour monter dans les ambulances pour cause d'hypothermie, l'organisation leur promettant de rapatrier leur vélo par la suite; à ce
jour certains attendent encore car l'ennemi a visiblement mis la main sur ces vélos en guise de trophée...
Pour ceux qui continuent, comme dans la grande armée, il n'y a que 2 priorités : 1/ se planquer et 2/ ne pas crever dans les bordures car vu l'état avancé d'engourdissement de nos doigts, il est
d'ores et déja illusoire de pouvoir réparer.
La descente d'Allanche met en évidence la défficience de notre matériel de guerre visiblement inadapté au froid auvergnat: la roue avant est vascillante, le vélo tremble de partout, les manettes de
freins ne répondent plus, c'est évident, l'armurier de Cressely s'est encore foutu de nous, les Look 586 ne tiennent pas la distance, la preuve, c'est qu'il roule sur le vélo de Voeckler désormais. A
moins que cela soit mes bras qui, de froid, fassent trembler la machine...
Arrive le combat principal, avec la montée du Puy Mary. C'est l'occasion de se réchauffer (avec des jambes de feu), un vrai plaisir. A ma grande surprise, je double un grognard versaillais qui semble
à l'agonie, probablement en train de méditer le prochain sujet de philo qu'il donnera à ses élèves : "faire le con avec Jalabert devant les photographes, peut-il être un palliatif au manque
d'entrainement ?", Hhhmm, pas facile... En fait, il a été victime d'une fringale/hypothermie. Il ne s'en remettra jamais sans pour autant abandonner ses frères d'armes et c'est seulement devant la
saucisse/truffade à l'arrivée, qu'il esquissera le premier sourire de la journée.
C'était avec une certaine appréhension que nous nous étions lancés dans la descente d'Allanche, c'est avec terreur que nous nous élançons dans la descente du Puy Mary avec, pour tous, l'espoir de ne
pas finir comme le grand Maréchal ennemi Vinokourov. Au pied, au ravito de Mandailles, c'est déjà la débacle de Russie (avec le Perthus en guise de rivière Bérézina : infranchissable...), des bus
entiers de gars à rapatrier, des vélos qui s'entassent lamentablement dans les camions. A l'arrivée à Saint Flour, bcp de gars étaient ulcérés de voir leur beau vélo maltraité. Tout le monde le sait,
dans les grandes manoeuvres, c'est toujours la logistique qui fait défaut.
A Mandailles justement, ma famille venue en témoin du massacre, me dit avoir croisé un Versaillais au regard totalement hagard. Par pudeur et par respect de sa personne, je ne dévoilerai pas son
identité, sachez juste qu'on m'a dit qu'il était tout noir et qu'il avait des cuisses énormes. Il continuera finalement.
Après le Perthus, nous sommes à 90kms de l'arrivée mais la course est d'ores et déjà jouée, 50% des combattants sont morts, et les positions sont établies, il s'agit juste désormais de ralier le camp
de base en passant gentiment les cols restants. Dans la descente après le sommet du col de Prat de Bouc, tout de même, la cavalerie napoléonienne rentre enfin en action et profite du retour du beau
temps et d'une route parfaite et rectiligne, c'est au son du clairon du Maréchal Murat que mon compteur affiche fièrement un 95,5km/h (Hhhm, bizarre, pas l'impression d'être allé aussi vite que cela,
encore un matériel de deuxième main de l'armurier de cressely ?). Un des rares moments de vitesse dans une course faite uniquement d'endurance et de gestion.
Les derniers kms se font sur faut plat descendant par vent arrière, c'est après un relais un peu trop appuyé que je manque de sauter du groupe, je me rappelle alors les paroles du vétéran poilu (euh
pardon, barbu) : "sur les courses d'usure, tu ne fais pas le malin, tu te planques!". OK Chef. Hervé La. n'aura pas cette chance et èrrera comme un hussard esseulé sur la steppe sibérienne jusqu'au
bout.
La dernière montée sur Saint Flour se fait par vent arrière, un vrai bonheur, avec en prime, les encouragements du Mangeas et du public local pour ce Versaillais venu, un comble, combattre dans
l'armée révolutionnaire. Après la ligne, je retrouve Jean Luc qui a rendu les armes sur les hauts plateaux, mais il a été vite libéré pour bonne conduite (et surtout parce qu'il a les clefs du camion
qui va nous ramener).
Au final, les grognards versaillais ont été vaillants et ont trés bien tenu leur rang face à l'adversité. Peu de morts mais quelques blessés graves parmi les cadors du groupe, faisons leur confiance
pour qu'ils nous le fassent payer lors du prochain combat.
Hervé Lo.: 08:20:00, 198ème
Hervé La.: 08:48:02, 406ème
Pascal B.: 08:59:43, 534ème
Eric: 09:06:24, 611ème
JF B.: 09:11:16, 662ème"
Merci Hervé.
Pour ceux qui veulent, 8 h 30 à la stèle, dimanche 24/07 (perso, je ne suis pas là).
Bonnes vacances à tous.
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Très beau petit CR!
RépondreSupprimerBravo à tous ceux qui ont participé à cette épreuve de dingue...
Concernant ton compteur Hervé, il est vrai
qu'il m'arrive de temps en temps de les rendre un peu optimiste : ça permet d'entretenir le moral dans les moments difficiles. Qui sait si cette étape n'aurait pas été encore plus dur pour toi sans ce petit coup de pouce?