En ce froid matin de mars, nous n’étions que trois pour descendre à Bonneval : Eric, Jean-Luc et moi. Eric étrennait un magnifique Colnago équipé de roue Duraace à jantes hautes. Nous verrons un peu plus tard que ces roues sont tombées dans de bonnes mains et que leur heureux propriétaire sait en tirer le meilleur pour la plus grande joie des ingénieurs Nippons qui ont bien besoin de réconfort depuis l’affaire Toyota.
Nippon, ni mauvais (je ne suis plus à un jeu de mots foireux prêt), nous nous apprêtions à faire de notre mieux sur ce parcours que l’on peut qualifier de facile. Le vent plutôt favorable devant nous aider, l’optimisme régnait donc sur notre petit groupe. Finalement, jusqu'à Ablis, quelques bosses et de longs faux plats nous obligèrent à batailler plus que prévu.
A mi parcours, nous voilà dans la Beauce et c’est parti pour une séquence « moi vélo pédale force ». Nous tournons, les relais reviennent souvent et la vérité m’oblige à dire que ceux d’Eric sont plus longs et plus rythmés. Malgré une absence de dénivelé que certains pourraient qualifier de désespérante, quelques ponts enjambent d’improbables voies ferrées. Sur l’un deux, Eric nous fait une Jeff .Bien sûr, tout le monde sait ce qu’est une Jeff ? Je rappelle pour les distraits : Une Jeff consiste à rester assis ou plutôt calé sur sa selle et passer en force, à bloc, sur un énorme braquet, les mains en haut du guidon sans se retourner, le but étant de tester ses petits camarades et si possible d’en faire sauter quelques uns. Jean-Luc et moi, quoi que légèrement à la peine, parvenons à rester dans sa roue et je me dis « bon, je crois que je vais laisser faire… ».
Cinq kilomètres plus loin, nouveau pont, l’effet de surprise ne pourra plus jouer, je me cale dans la roue d’Eric. Pour être calé, je suis calé, ma roue avance trois centimètres trop loin et par malheur Eric décide à ce moment de relancer en danseuse .Le balancement de son vélo a un effet immédiat, nos deux roues se touchent (je sais, c’est dégueulasse) et la puissance de mon collègue m’envoie valdinguer sans rattrapage possible, Jean-Luc juste derrière me tombe dessus. Les deux tiers du peloton sont à terre pour goûter le bitume Beauceron qui sent la betterave et les céréales.
Face aux événements, je reste lucide et mes premiers mots seront : « Quel con ! ». Je parle de moi, ma responsabilité est engagée à cent pour cent ; cette chute est stupide est évitable, il n’y a pas d’accident intelligent, heureusement Jean-Luc est indemne.
A l’heure du bilan : un gros hématome sur la hanche droite, un coude râpé et une entorse au pouce gauche, le vélo n’a quasiment rien. A chaud, je peux repartir pour effectuer les 20 km restants. A 3 km de l’arrivée, crevaison. J’arrive à plat à tous les niveaux.
L’accueil chaleureux de Xavier, de son épouse, de Jocelyne, Serge et Armelle me remonte le moral. Un peu plus tard, à froid, je constate un peu dépité que ma jambe ne répond plus. Il y a en revanche peu de douleur. Nous pourrons donc déjeuner ensemble et profiter de ce moment.
Sur le retour, par précaution, une visite à l’hôpital confirmera le diagnostic : rien de cassé. Malgré ce regrettable incident, nous avons passé une bonne journée, mais je vous confirme une chose : c’est très chiant de ne plus pouvoir marcher.
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dimanche 7 mars 2010
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